L'anesthésie en chirurgie esthétique

Après avoir pris la décision de se faire opérer, le patient, dans le cabinet du plasticien, se verra remettre une prescription de consultation d'anesthésie  cette consultation est rigoureusement obligatoire pour les actes de chirurgie.

Excepté en cas d'urgence, le patient doit rencontrer l'anesthésiste avant son intervention  pour une consultation  dans la clinique. L'anesthésie est une science à part dans le monde médical, et est peut-être la discipline qui a fait le plus de progrès.

Le rôle de l'anesthésie en chirurgie

Tout d'abord, essayons de comprendre ce qu'est précisément l'anesthésie et le rôle capital qu'elle détient, ainsi que celui du médecin anesthésiste, dans l'acte opératoire, et, plus précisément, dans l'acte de chirurgie esthétique. Des siècles durant, la douleur a pratiquement toujours été inévitable ; ce ne fut que fort tard, au XIXème siècle, que l'on a pu la diminuer, et même la supprimer. Le terme même d'" anesthésie " signifie " perte de sensations ". L'objectif de l'anesthésie est donc de supprimer la sensation de la douleur.

Aujourd'hui, les produits anesthésiants permettent non seulement de supprimer la douleur, mais aussi et surtout, de lutter contre le choc opératoire causé par l'agression que provoque l'intervention, tout en facilitant le travail du chirurgien par un relâchement musculaire total. Par la même occasion, les progrès de la pharmacologie ont diminué la toxicité de ces drogues tandis que leur efficacité augmentait avec des doses moins importantes.

L'anesthésie sert donc aussi bien au confort du chirurgien qu'à celui du patient, avec, toujours, comme premier objectif, sa sécurité.

Les produits d'anesthésie peuvent s'injecter dans le sang ou les tissus, s'inhaler ou s'appliquer sur la peau. Mais dans tous les cas, ils restent des produits qui pénètrent dans le corps et qui mettront parfois plusieurs heures avant d'être évacués. C'est la raison pour laquelle le rôle du médecin anesthésiste réanimateur est primordial, car il est pratiquement le seul dans le bloc opératoire à connaître l'effet de tous ces produits et les réactions qu'un organisme humain peut avoir lorsqu'il est en contact avec elles. Il est donc nécessaire qu'il prépare le futur opéré et qu'il le suive jusqu'à sa sortie de clinique.

La consultation avec l'anesthésiste

Lors de la consultation, l'anesthésiste établira un dossier d'anesthésie, le médecin notera l'état civil du patient, la date et le type d'intervention. Les antécédents médicaux et chirurgicaux y seront détaillés, y compris ceux de la famille du patient. Les allergies, les addictions concernant le tabac, l'alcool ou les stupéfiants ainsi que les traitements médicaux en cours devront être notés, tout comme les résultats de l'examen clinique que le médecin pratiquera. Cet examen de tous les systèmes du corps (respiratoire, cardio-vasculaire, digestif, etc.) cherchera à détecter un trouble ou une particularité qui contre-indiquerait l'intervention. En cas de doute, le médecin peut lui-même prescrire des examens complémentaires (électrocardiogramme ou radiographie pulmonaire par exemple). Avec ce dossier, le médecin pourra précisément doser les produits qu'il utilisera, en évitera certains, pour qu'un maximum de sécurité soit assuré.

Si aucune contre-indication n'empêche l'intervention, c'est le couple chirurgien/anesthésiste qui choisira l'une des quatre formes d'anesthésie qui conviendra le mieux au chirurgien, à l'anesthésiste et au patient. Ce peut être une anesthésie locale, une neuroleptanalgésie, une anesthésie loco-régionale ou bien une anesthésie générale.